top of page

Femmes du monde : L'IVG

Dernière mise à jour : 4 févr.

IVG cintre


Nous fêtions en France les 50 ans de la loi Veil qui a été promulguée le 17 janvier 1975, dépénalisant l’intervention volontaire de grossesse. Cette loi historique a représenté une avancée majeure pour les droits des femmes, leur reconnaissant enfin la liberté de disposer de leur propre corps. C’est grâce à une lutte acharnée des militantes comme Simone Veil, qui a porté ce projet avec courage malgré les critiques virulentes, ou Gisèle Halimi, avocate et figure emblématique des droits des femmes, que cette révolution a été possible. Cette conquête, pourtant fondamentale, reste un privilège encore inaccessible à des millions de femmes à travers le monde, où l’avortement est souvent criminalisé ou limité par des lois restrictives. En 2025, alors que nous célébrons cet anniversaire, il est crucial de rappeler que le combat pour ce droit universel est loin d’être terminé.


L’état de l’IVG dans le monde


Les pays où l’IVG est pleinement autorisée :


Dans plusieurs pays, l’accès à l’IVG est considéré comme un droit fondamental et est pleinement intégré dans le système de santé publique. Parmi eux :

  • France : Grâce à la loi Veil, l’IVG est accessible jusqu’à 14 semaines de grossesse, avec une prise en charge complète par l’Assurance maladie.

  • Canada : L’avortement est dépénalisé depuis 1988 et est accessible sans restrictions légales.

  • Pays nordiques (Suède, Norvège, Danemark) : Ces pays offrent un modèle exemplaire avec un accès libre et un accompagnement médical de qualité.


Les pays où l’accès reste difficile : 


Bien que l’IVG soit légalement autorisée, de nombreux obstacles rendent son accès complexe dans certains pays :

  • Italie : Bien que l’IVG soit légale depuis 1978, près de 70 % des médecins pratiquent l’objection de conscience, limitant l’accès réel.

  • Etats-Unis : Depuis l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade en 2022, chaque État est libre de légiférer, entraînant des interdictions dans de nombreux États comme le Texas ou l’Alabama.


Les pays où l’IVG est interdite :


Dans certains pays, l’IVG est totalement interdite, quelles que soient les circonstances, même en cas de viol ou de danger pour la mère :

  • Salvador : Les femmes risquent des peines de prison lourdes, et même les fausses couches sont parfois considérées comme des avortements illégaux.

  • Malte : L’IVG est complètement interdite, sans exception.


Les luttes en cours



Malgré ces restrictions, des avancées récentes montrent que la mobilisation peut porter ses fruits :

  • Argentine : En 2020, après des décennies de lutte, l’IVG a été légalisée jusqu’à 14 semaines de grossesse.

  • Irlande : En 2018, un référendum historique a permis de légaliser l’avortement après des années de pression citoyenne.



L’absence de droit à l’IVG a des conséquences dramatiques sur la santé physique et mentale des femmes, ainsi que sur leur statut social. Dans les pays où l’avortement est interdit ou fortement restreint, de nombreuses femmes sont contraintes de recourir à des pratiques clandestines, souvent dangereuses et non médicalisées. Chaque année, ces avortements non sécurisés entraînent des milliers de décès ou des complications graves, comme des infections, des hémorragies ou des blessures permanentes. Au-delà des risques physiques, les femmes subissent également une immense pression psychologique, marquée par la stigmatisation sociale, la culpabilisation et, dans certains cas, des poursuites judiciaires. Cette situation est encore plus critique pour les femmes issues de milieux défavorisés, qui n’ont généralement pas les moyens de voyager vers des pays où l’IVG est autorisée. Elles se retrouvent alors prises au piège, incapables de prendre des décisions cruciales pour leur propre avenir. L’absence de droit à l’IVG perpétue ainsi les inégalités de genre et limite la capacité des femmes à exercer pleinement leur liberté et leur autonomie.



Le droit à l’IVG reste un combat pour l’égalité des sexes et l’autonomie des femmes. Si certains pays montrent la voie, d’autres doivent encore surmonter des barrières légales, sociales et culturelles. En 2025, il est essentiel de rappeler que l’accès à ce droit fondamental ne devrait pas dépendre d’un lieu de naissance, mais être garanti pour toutes les femmes, partout dans le monde.

Comments


bottom of page