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Femmes du monde : Le Cameroun

Repassage des seins au cameroun

Au Cameroun, il existe une pratique patriarcale profondément enracinée qui consiste à repasser les seins des jeunes filles. Cela signifie que l'on masse ou écrase leur poitrine à l’aide d’objets chauffés (pierre, spatule, marteau en bois, etc.) afin de retarder leur développement mammaire. Cette tradition est un symbole flagrant du contrôle exercé sur le corps des femmes dès leur plus jeune âge, une manière d'imposer des normes de pureté et de chasteté en niant leur autonomie corporelle.



Une pratique ancrée dans le patriarcat


Le repassage des seins est souvent justifié par la volonté de protéger les filles des violences masculines et des grossesses précoces. Pourtant, cette logique place encore une fois la responsabilité de la protection sur les épaules des femmes, au lieu d’éduquer les hommes au respect et à l’égalité. Cette mutilation exigée par des figures maternelles perpétue un schéma de contrôle du corps féminin, illustrant la manière dont les femmes sont socialisées à se soumettre aux attentes masculines.


Le repassage des seins est une atteinte directe à l’intégrité physique et psychologique des jeunes filles. Parmi les effets secondaires, on retrouve des brûlures sévères, des infections, des kystes, des douleurs chroniques et parfois même des complications mammaires qui peuvent impacter l’allaitement et la santé reproductive. Psychologiquement, cette violence imposée dès l’enfance génère un profond mal-être, une perte de confiance en soi et un rapport altéré au corps. Ce n'est rien d’autre qu’une forme de mutilation genrée visant à conformer les femmes aux attentes patriarcales.



Une tradition qui résiste aux campagnes féministes


Selon des études, environ une fille sur quatre au Cameroun a été victime de cette pratique. Malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation menées par des militantes féministes et des associations de défense des droits des femmes, le repassage des seins persiste notamment en raison du manque d’éducation et de l’absence de sanctions légales spécifiques. Cependant, la mobilisation des femmes et des féministes camerounaises contribue à faire reculer cette tradition néfaste en dénonçant son caractère oppressif et en proposant des alternatives axées sur l’autonomisation des filles.


Lutter contre le repassage des seins passe avant tout par l’éducation et l’émancipation des jeunes filles. Il est essentiel de remettre en question ces pratiques et d’encourager un changement de mentalité où les femmes ne sont plus considérées comme des objets à modeler pour correspondre à des normes oppressives. L’implication des pouvoirs publics et des mouvements féministes est cruciale pour mettre en place des lois répressives et inciter le dialogue au sein des familles sans perpétuer la soumission.



Un combat pour l’intégrité et l’émancipation des femmes


Le repassage des seins est une atteinte grave à l’intégrité physique des jeunes filles et un frein à leur émancipation. Ce n’est pas aux filles de cacher leur féminité pour éviter les violences masculines, c’est à la société d’éduquer les hommes au respect des femmes. En en parlant, en dénonçant cette pratique et en soutenant les initiatives féministes locales, nous contribuons à faire avancer la cause des femmes et des filles au Cameroun et ailleurs.

La lutte continue, et chaque voix compte pour briser le silence, affirmer l’autonomie des femmes et protéger les générations futures.

Parmi les associations engagées dans cette cause, RENATA (Réseau National des Associations de Tantines) mène des campagnes de sensibilisation et d’accompagnement des victimes, tout en œuvrant pour un changement des mentalités au sein des communautés camerounaises.

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