Femmes du monde : La journée internationale des droits des femmes

Chaque année, le 8 mars marque la Journée internationale des droits des femmes. Contrairement à une idée reçue, ce n'est pas une "journée de la femme" destinée à offrir des fleurs ou des chocolats, mais une journée de lutte pour l'égalité des sexes. Son origine remonte au début du XXe siècle, en plein essor des mouvements ouvriers et féministes.

C'est en 1910, lors de la Conférence internationale des femmes socialistes à Copenhague, que Clara Zetkin, militante féministe et socialiste allemande, propose l'idée d'une journée internationale de mobilisation pour les droits des femmes. L'objectif est clair : revendiquer le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l'égalité entre les sexes. Cette proposition s'inscrit dans un contexte de luttes ouvrières et de revendications féministes croissantes.

Le 8 mars 1917, des ouvrières russes manifestent à Petrograd pour réclamer "du pain et la paix", un événement qui marque le début de la Révolution russe. Plus tard, en 1977, l'ONU reconnaît officiellement cette journée comme la Journée internationale des droits des femmes.

Malgré les avancées obtenues grâce aux mobilisations féministes, de nombreux droits restent à conquérir. L'égalité entre les sexes est encore loin d'être une réalité dans de nombreux pays et domaines.

• Le droit à l'avortement : Il est encore interdit ou très restreint dans plusieurs pays comme la Pologne, El Salvador, Malte et plusieurs États des USA, forçant des millions de femmes à recourir à des avortements clandestins, dangereux pour leur santé et leur vie.

• L'égalité salariale : Les femmes gagnent en moyenne 20% de moins que les hommes à travail égal. Cet écart est encore plus marqué dans des pays comme l'Inde, le Japon ou l'Allemagne, où les différences de rémunération restent criantes.

• La fin des violences sexistes et sexuelles : Les agressions, harcèlements et féminicides restent une réalité dramatique. Au Mexique, les féminicides sont un véritable fléau, tandis qu'en Afghanistan, les femmes subissent des violences systémiques sous le régime taliban.

• L'accès à l'éducation : Dans des pays comme l'Afghanistan, le Soudan du Sud ou le Pakistan, les filles sont privées d'éducation et contraintes au mariage forcé, limitant leur avenir et leur autonomie.

• Le partage des tâches domestiques et parentales : Le poids du travail domestique et de la charge mentale repose encore majoritairement sur les femmes, freinant leur liberté et leur carrière professionnelle.

• Le droit à disposer librement de son corps : Qu'il s'agisse de l'interdiction du voile en France ou de son obligation en Iran et en Arabie Saoudite, les femmes restent sous contrôle sociétal et politique quant à leur apparence et leur liberté de choix.

• Les droits LGBTQ+ : Dans des pays comme l’Arabie Saoudite ou l’Iran, les femmes lesbiennes, bisexuelles et trans sont encore criminalisées et privées de droits fondamentaux.

La Journée internationale des droits des femmes reste indispensable, car elle permet de visibiliser ces inégalités persistantes et de rappeler que la lutte pour l'égalité ne doit pas se limiter à un seul jour dans l'année. C'est un moment de mobilisation mondiale pour dénoncer les injustices et proposer des solutions concrètes.

Chaque 8 mars est l'occasion de faire entendre la voix des femmes, de rendre hommage aux féministes qui se battent quotidiennement et de continuer à exiger un monde plus juste. Tant que l'égalité ne sera pas atteinte, cette journée restera un symbole de résistance et d'espoir pour toutes les femmes du monde.

Ressources pour aller plus loin

• Documentaire : Féminicides, l’enquête (Arte)

• Livre : Les couilles sur la table de Victoire Tuaillon

• Association : La Fondation des Femmes (France), Amnesty International

• Podcast : Un podcast à soi (Arte Radio)